Episode 106

106 : Passer du temps seul(e)

00:00:00
/
00:43:22

7 August 2024

43 mins 22 secs

Your Hosts

About this Episode

"Mieux veut être seul(e) que mal accompagné(e)" : En tant qu'introverties, ce proverbe s'applique à nous... la plupart du temps. Nous parlons ici des choses que nous préférons faire seule, et de celles que, pour des raisons personnelles ou pour le regard des autres 👁️, nous aimons mieux faire en groupe.

Interactive Transcript and Vocab Helper

Try our interactive transcript, live vocabulary and bonus content for FREE for this episode! 👇
Get interactive transcripts, live vocabulary and bonus content for ALL our episodes: easyfrench.fm/membership

Subscribe using your private RSS feed to see the transcript and vocabulary helper right in your podcast app while you listen.

Transcript

Intro

Hélène:
[0:18] Salut !

Judith:
[0:18] Salut Hélène, comment ça va ?

Hélène:
[0:20] Ça va, plus ou moins reposée après notre séjour court mais intense à Bruxelles.

Judith:
[0:27] Et oui, parce que nous avons passé pour moi 10 heures et pour toi deux journées à Bruxelles pour que nous puissions filmer des vidéos là-bas.

Hélène:
[0:37] Ouais, c'était très intense, on a beaucoup filmé, donc on a plein de contenu qui attend temps d'être préparé pour vous être proposé et on espère que ça vous plaira.

Judith:
[0:49] Oui, mais depuis le temps qu'on en parle de Bruxelles, de la Belgique, on va enfin pouvoir vous montrer encore une autre facette de la francophonie.

Hélène:
[0:55] Oui. Aujourd'hui dans ce podcast, on va parler d'autre chose, d'un sujet qui me tient à cœur. Je suis contente qu'on en discute aujourd'hui et avant ça, on va écouter un petit message.

Liz:
[1:09] Salut, salut, Easy French. Moi, c'est Liz et je voulais raconter quand je suis allée en France, il y avait la canicule et donc il faisait très chaud et comme d'habitude j'utilisais mon parapluie et une dame au hasard dans la rue m'a demandé pourquoi est-ce que je l'utilisais s'il ne pleuvait pas. Pour moi, c'est trop bizarre parce qu'ici au Mexique, on l'utilise n'importe s'ilfait chaud, aussi il pleut. C'est vrai qu'il y a des parapluies spéciaux pour la pluie et pour les UV. Mais du coup, on utilise paraguas et sombrilla pour les mêmes choses. On les utilise comme des synonymes parce qu'on utilise du coup les mêmes. Je voulais demander si est-ce qu'en France, c'est différent les parasols et les parapluies. Et si vous utilisez les parapluies seulement quand il pleut ou si vous les utilisez quand il fait chaud. Et merci d'avance. J'adore votre podcast. Et à bientôt.

Hélène:
[2:10] J'ai beaucoup aimé cette anecdote.

Judith:
[2:13] Merci, Lise, pour ton message. Merci d'avoir partagé cette anecdote en France. C'est hyper intéressant.

Hélène:
[2:19] Ouais, vraiment, j'adore parce que déjà, c'est de saison.

Judith:
[2:22] Oui, enfin, il paraît qu'on est en été, mais il pleut tout le temps.

Hélène:
[2:26] Il pleut un peu, ouais, c'est vrai. Mais quand même, on a eu quelques jours de chaleur à Paris. Et c'est vrai que les seules personnes qu'on voit se protéger du soleil avec des parapluies sont des étrangers.

Judith:
[2:39] Je ne savais pas que c'était aussi courant en Amérique du Sud. Pour moi, c'était très répandu en Asie.

Hélène:
[2:46] Oui, parce que c'est souvent les touristes qu'on voit le plus à Paris.

Judith:
[2:50] Eh oui.

Hélène:
[2:52] Donc, on les voit, les Chinois ou les Coréens ou les Japonais, avec des parapluies dès qu'il y a du soleil. Et donc, on est habitué à les voir faire ça, mais peut-être qu'on ne se rend pas compte à quel point c'est nous qui sommes l'exception de ne pas le faire, plutôt qu'eux qui sont une exception de le faire.

Judith:
[3:09] Oui, possible. Alors, j'ai envie de rebondir sur ce sujet de plein de manières, parce que tu connais mon combat contre le soleil et contre les rayons UV. Qui sont responsables, je le rappelle, de 80% du vieillissement cutané. J'ai toujours cette impression que ce qu'on voit faire au Japon, en Corée du Sud, en matière de beauté, ça arrive en France 10 ans, 20 ans après. Donc, Liz, pour l'instant, personne ne se promène avec un parapluie pour se protéger du soleil. Mais je suis sûre que si tu reviens dans 10, 15, 20 ans, tous les Français auront et le petit parapluie, et les gants, et la visière pour se protéger des rayons du soleil.

Hélène:
[3:51] C'est possible, mais en même temps, j'ai l'impression qu'on a une si forte culture en France de se mettre au soleil que j'ai du mal vraiment à imaginer que ça devienne commun de se protéger avec un parapluie. Parce qu'à Paris surtout et dans la partie nord de la France, vraiment, dès qu'il y a du soleil, les gens se précipitent dehors pour s'asseoir sur une terrasse de café en plein soleil, s'asseoir sur un banc en plein soleil, s'exposer comme ça le plus longtemps possible pour commencer à avoir meilleure mine, parce que c'est vrai que l'hiver est long, on ne voit pas le soleil souvent, et on a un peu cette habitude culturelle de se mettre au soleil dès qu'on peut.

Judith:
[4:31] C'est vrai, tu as raison sur ça. Ça me rappelle une anecdote que ma maman me racontait. Quand elle était petite, elle vivait au Maroc et il y avait la plage, beaucoup de touristes, et notamment beaucoup de touristes français et britanniques aussi, il me semble. Ils les voyaient par la fenêtre s'allonger au soleil de midi à 16h, devenir tous rouges, alors qu'eux, c'était spécifiquement les heures à laquelle ils n'allaient surtout pas au soleil. Ils attendaient que le soleil redescende un peu pour aller à la plage. Donc, je pense que ta remarque est très pertinente et peut-être que je prends mes rêves pour des réalités.

Hélène:
[5:01] Ouais, je pense qu'on a encore du chemin à parcourir. Déjà, j'ai l'impression que ça commence tout juste à vraiment se démocratiser de mettre de la crème solaire en ville. Quand on était petites, la crème solaire, c'était vraiment pour la plage. Et maintenant, petit à petit, on commence à voir des gens en mettre aussi en ville, mais ça commence tout juste.

Judith:
[5:21] Et alors pour en revenir à la question initiale, donc il y a bien une différence entre un parapluie et un parasol. Le parapluie, c'est l'objet qu'on utilise quand il pleut, effectivement, pour se protéger de la pluie. Et en fait, quand on dit parasol, en France, on pense vraiment à cette espèce de parapluie géant qu'on met à la plage pour se protéger du soleil. On ne pense pas à une petite ombrelle. Et c'est vrai qu'en fait, personne n'utilise d'ombrelle en France.

Hélène:
[5:47] Ouais, le parasol, c'est pour la plage, c'est les restaurants qui en ont sur leur terrasse. Ce n'est pas un objet qu'on met dans son sac.

Judith:
[5:54] Oui, oui. Voilà, pour répondre à ta question.

Hélène:
[5:58] Ouais, très intéressant en tout cas. Les choses les plus anodines peuvent être les choses les plus révélatrices d'une culture. C'est assez passionnant.

Judith:
[6:06] Complètement.

Hélène:
[6:06] Et après cette petite question et cette petite parenthèse, on va passer au cœur du sujet.

Le sujet de la semaine

Hélène:
[6:17] Initialement, j'avais pensé à parler des voyages en solitaire, mais je me suis dit que finalement, on pouvait aborder le sujet de manière plus globale. Et j'ai pensé simplement aux activités qu'on peut faire seul et à la capacité ou non à passer du temps seul et de bons moments si possible.

Judith:
[6:38] Alors, on est toutes les deux, deux grandes introverties. Cette conversation va être très naturelle pour nous. Effectivement, oui, on peut faire plein de choses seule et toutes les deux c'est comme ça qu'on recharge nos batteries, donc c'est pas tant qu'on peut c'est qu'on a besoin de passer beaucoup de temps seules.

Hélène:
[6:56] Ouais, exactement, et moi en fait je me suis posé un peu cette question dernièrement parce que j'ai deux amis proches qui sont très différentes l'une de l'autre. Il y en a une qui adore passer du temps seule et qui me disait récemment à quel point elle avait besoin de passer plus de temps seule et une autre qui me disait exactement l'opposé, c'est-à-dire que c'est quelqu'un qui n'aime pas du tout être seule et qui trouvait qu'elle était trop seule et que ça lui pesait énormément. Donc, vraiment, en même temps, j'avais des conversations sur un même sujet avec des personnes qui vivaient la chose de manière complètement opposée. Et je me suis dit que c'était quelque chose d'intéressant à questionner et de se demander un peu pourquoi et comment on passait du temps seul. Déjà, on peut peut-être commencer par parler un peu des activités que, personnellement, on apprécie de faire seules.

Judith:
[7:47] Oui. Alors, il y a une activité que j'apprécie énormément faire seule et que je peux difficilement faire en groupe, c'est faire du sport.

Hélène:
[7:54] Pareil.

Judith:
[7:55] Faire du sport, pour moi, c'est vraiment une activité solitaire. Tout ce qui est sport d'équipe, pour moi, c'est énergivore au possible. C'est hyper stressant. Faire du sport seule, pour moi, ça a vraiment un côté méditatif.

Hélène:
[8:08] C'est vraiment pareil pour moi. Ça ne m'intéresse pas vraiment d'aller courir avec d'autres personnes, Avant, je courais beaucoup, mais je courais toujours toute seule et pour moi, ça n'avait pas d'intérêt de courir avec quelqu'un. Parce que le sport, c'est un peu le moment où je me retrouve avec moi-même, où je n'ai pas besoin de parler, d'être en représentation, de s'adapter. Ça me paraît difficile d'imaginer faire ça avec d'autres personnes, alors que je sais qu'il y a des gens qui adorent le sport en groupe et qui n'arrivent pas à en faire seuls, justement, parce qu'ils ont besoin d'être motivés par d'autres pour le faire.

Judith:
[8:43] Je comprends parfaitement. Il y a des groupes qui s'organisent sur Internet, sur Facebook, pour se motiver, des courses en groupe, comme tu disais. C'est vraiment la chose qui me rebute. Il n'y a rien qui peut moins me donner envie de faire du sport que de savoir que je suis avec quelqu'un. Même quelqu'un que j'apprécie. Ce n'est même pas une question de se sentir jugée. C'est juste que c'est tellement plus agréable de le faire seule que je ne vois pas pourquoi je le ferais accompagnée de quelqu'un.

Hélène:
[9:08] C'est pareil pour moi.

Judith:
[9:09] Je sens qu'on va enfoncer des portes ouvertes.

Hélène:
[9:12] Ouais ! Mais c'est drôle parce que c'est pas pareil pour tout le monde. Par exemple, Josh que vous connaissez, les amis, avec qui on a fait des vidéos et même un podcast, lui adore le sport en groupe, je le sais.

Judith:
[9:24] Mais Josh, ça fait partie des personnes les plus extraverties que je connais.

Hélène:
[9:29] Ouais. Sinon moi j'aime bien aussi me promener toute seule. Ça peut paraître ennuyeux, mais moi, j'aime bien, même juste dans mon quartier, que je connais par cœur, de sortir un peu, faire un tour, d'observer ce qui se passe dans le quartier, les gens, de regarder s'il y a des nouveaux magasins, juste d'observer en fait, tout en marchant. Je trouve ça très relaxant.

Judith:
[9:52] Oui, je suis d'accord avec toi. D'autant plus que quand je suis avec toi ou quand je suis avec quelqu'un, j'ai tendance à être vraiment très à fond dans la conversation qu'on est en train d'avoir. Et je me rends vite compte, en fait, que quand je suis toute seule, je remarque des choses que je ne remarque pas quand je me promène avec quelqu'un.

Hélène:
[10:08] C'est vrai. On est plus dans l'observation, dans un aspect un peu passif, mais sans l'être vraiment, où on n'est pas le seul acteur. C'est plutôt les autres qui sont les acteurs et on les observe un peu. Et c'est reposant, je trouve.

Judith:
[10:21] Une autre activité que je n'aime pas spécialement faire, mais que je préfère largement faire seule, c'est étudier ou travailler. Pour moi, étudier, c'est vraiment l'activité la plus solitaire qui existe. Je dis ça parce que j'ai étudié la médecine et que tous les gens avec moi travaillaient dans des bibliothèques bondées de gens qui étudient la médecine comme eux. J'ai jamais réussi, j'étais toujours soit chez moi seule, soit dans un café, à payer un café à 4 euros. Mais il fallait que je sois seule et surtout pas à côté de quelqu'un qui étudie la même chose que moi.

Hélène:
[10:58] Et pourquoi, à ton avis ?

Judith:
[10:59] Je sais pas, parce que ça me permettait aussi de pas me comparer, je pense, de mieux me concentrer, d'avoir cette impression d'être la seule à faire ce que je suis en train de faire. Ça m'arrivait rarement d'aller dans des bibliothèques, mais j'allais dans des bibliothèques d'universités littéraires.

Hélène:
[11:16] Ah oui ?

Judith:
[11:17] Et je savais que j'étais la seule avec mes bouquins de médecine et qu'il n'y avait aucun risque de comparaison. C'était un peu mieux pour moi. C'était moins désagréable. Je n'irais pas jusqu'à dire plus agréable.

Hélène:
[11:28] Je vois. Moi, j'aimais bien les bibliothèques. Mais c'est vrai que quand même, pour travailler dans le silence. Etudier en groupe, non, j'ai jamais vraiment aimé non plus. Pareil, parce que j'ai un peu du mal avec la comparaison aussi. Mais aller dans une bibliothèque où il y a d'autres gens qui étudient la même chose, ça m'allait bien parce que c'était quand même chacun fait son travail dans son coin. On n'est pas obligés de se parler, mais on est quand même ensemble. Et pour moi, ça restait un petit peu motivant de voir d'autres personnes qui étudiaient aussi, en fait. J'avais l'impression que j'étais comme tout le monde et que du coup, j'ai moins l'impression peut-être de faire quelque chose d'ennuyeux parce que je vois que tout le monde le fait, en fait.

Judith:
[12:07] Ouais, je comprends. Après, la fac de médecine, c'était un peu particulier parce que c'était aussi un lieu social et de rencontres où les gens des différentes associations se retrouvaient, où les groupes d'amis se retrouvaient. Et donc en fait, je pense qu'il y a beaucoup de gens qui passaient beaucoup de temps à la bibliothèque de médecine, mais qui faisaient des pauses toutes les 20 minutes pour prendre un café avec les copains. Et je pense que ça me rappelait aussi beaucoup que je n'avais aucun copain en médecine et que donc, je n'avais pas du tout envie de ressentir ça et que je préférais m'auto-isoler.

Hélène:
[12:36] Oui, il y a plein de choses qui rentrent en jeu, pas juste le fait d'étudier. Et sinon, est-ce que tu aimes bien faire des choses un peu comme faire des soins du visage, je ne sais pas, toutes ces choses un peu de self-care ? Est-ce que tu aimes bien faire ça toute seule chez toi ?

Judith:
[12:52] C'est marrant que tu dises ça parce que la réponse est oui, mais j'étoffe un peu ma réponse. Bizarrement, c'est vraiment quelque chose que je fais quand je suis seule, effectivement. Non pas que je n'en ai pas envie ou que je n'y pense pas quand mon copain est là, mais ça me paraît être une activité un peu superficielle. C'est vraiment mon moment à moi. Et je me sentirais bête de rester 20 minutes dans la salle de bain à mettre tous mes petits produits magiques alors qu'il y a quelqu'un chez moi.

Hélène:
[13:18] Oui, c'est intéressant. Moi, je le fais même quand je ne suis pas toute seule chez moi. Mais c'est vrai que ça dépend du temps que tu as à passer ensemble aussi. Parce que c'est vrai qu'avec mon copain, on est presque tout le temps ensemble. Même la journée. Donc, c'est rare que je me dise « Oh, c'est un moment qu'on ne passera pas ensemble, c'est dommage " parce qu'au final, on en passera un autre ensemble très peu de temps après. » Donc, au contraire, c'est même plutôt bien d'avoir des choses qu'on peut faire seul et s'enfermer un peu dans la salle de bain pour faire mes petits trucs. Ça permet d'avoir plus envie d'être avec l'autre aussi et d'avoir des petits moments quand même pour soi.

Judith:
[13:51] Je comprends. Mais je crois quand même que ça rajoute à la détente de savoir que je suis vraiment toute seule chez moi.

Hélène:
[13:59] ça c'est vrai, je suis d'accord, d'être toute seule chez soi, personne qui t'attend, personne qui a besoin de ton aide, t'es juste là à prendre ton temps et tu te dis personne ne peut me juger, aussi. Moi j'ai parfois l'impression que c'est ridicule par exemple de passer une heure à se laver les cheveux et quand t'as personne qui le sait mais que toi tu sais que tu y as passé une heure mais personne d'autre, c'est mieux.

Judith:
[14:24] Non, mais je suis complètement d'accord.

Hélène:
[14:25] Donc pas mal d'activités quand même qui sont sympas à faire seules.

J'ai capté !

Hélène:
[14:33] J'ai pensé pour vous, les amis, que ce serait peut-être bien d'apprendre des proverbes. On apprend souvent des expressions idiomatiques, mais les proverbes, c'est quand même des choses qui sont utiles dans la vie de tous les jours. Ça peut paraître un peu ancien, un peu ringard, mais en fait, on en utilise.

Judith:
[14:51] Oui, on utilise plein de proverbes en français et sans s'en rendre compte en plus.

Hélène:
[14:55] C'est ça. Et donc, il y en a un qui est "mieux vaut être seul que mal accompagné". Et moi, j'aime bien ce proverbe.

Judith:
[15:05] Oui, j'aime beaucoup ce proverbe aussi, qu'on utilise énormément.

Hélène:
[15:08] C'est vrai. Et généralement, on l'utilise beaucoup pour les gens qui viennent de se séparer, qui viennent de mettre fin à une relation, d'être quitté, à une relation de couple. Souvent, on leur dit "mieux vaut être seul que mal accompagné" pour les réconforter, en fait, et pour dire mieux vaut être célibataire en fait, que dans une relation qui ne nous convient pas. Et en fait, ce n'est pas forcément le sens du proverbe, c'est vraiment quelque chose de général qui signifie, dans tous les cas, que ce soit en amitié, en amour, en famille, parfois on est mieux tout seul que d'être avec une personne avec qui ça ne se passe pas toujours bien.

Judith:
[15:46] Est-ce que c'est tout le temps vrai ? (Non.) Qu'est-ce que ça veut dire être mal accompagné ? Parfois, on est avec des gens, ce n'est pas idéal, mais ce n'est pas non plus des relations toxiques ou des choses graves.

Hélène:
[15:56] Pour moi, c'est vraiment quelque chose de vrai, dans le sens où c'est comme ça que je vis ma vie.

Judith:
[16:02] Oui, mais je réfléchis parce que c'est vraiment comme ça que je vis ma vie et que je réfléchis. Mais cette phrase, je pense que je me la dis plusieurs fois par jour. Mais parfois, je me fais aussi la réflexion de on ne peut pas non plus tout le temps se couper de tout le monde.

Hélène:
[16:14] Non, mais je pense que tu as raison. Moi, je suis un peu extrême là-dedans, je pense. Parce que j'ai grandi dans une famille nombreuse et donc j'ai grandi dans un groupe où j'étais obligée d'être. Pendant mon enfance, c'était souvent compliqué de faire partie d'un groupe. Et c'est vrai que le fait de pouvoir être seule, pour moi, c'était un privilège, en fait.

Judith:
[16:35] Un luxe, quoi.

Hélène:
[16:36] Ouais, c'est ça.

Judith:
[16:36] Je comprends ce que tu veux dire. Quand on est dans un groupe qu'on ne choisit pas, que ça nous est imposé, pouvoir s'en affranchir, c'est revivre, quoi.

Hélène:
[16:44] C'est ça. Évidemment, ça dépend de la situation dans laquelle on est. C'est vrai que la solitude peut parfois être aussi quelque chose de très pesant quand ce n'est pas choisi. (Oui.) Dans ce cas-là, peut-être que parfois, il vaut mieux avoir des relations un petit peu superficielles que pas de relations du tout.

Judith:
[16:59] Oui, c'est plus à ça que je pensais. (Oui.) Mais on est d'accord sur le fond. De toute façon, on sait qu'on va être d'accord dans cet épisode.

Hélène:
[17:06] Oui, oui. Mais c'est vrai que c'est un peu facile à dire, ce proverbe, quand on a l'option, on va dire.

Judith:
[17:12] Effectivement.

Hélène:
[17:12] Parce que même une personne introvertie peut se retrouver parfois dans des situations où la solitude devient pesante. Et dans ce cas-là, on se dit que finalement, être avec quelqu'un avec qui la relation est superficielle, c'est peut-être un peu mieux que d'être seule tout le temps.

Judith:
[17:28] Oui, il y a quand même besoin d'un certain contact humain.

Hélène:
[17:31] C'est clair. Mais moi, je me suis souvent dit ça, spécialement quand on me disait « tu préfères rester chez toi que d'aller à une soirée, mais peut-être que tu vas le regretter ». Et moi, je me disais toujours, je ne regretterai jamais d'être restée chez moi. Mais par contre, je sais que j'ai de grandes chances de regretter, une fois que je serai à la soirée, de ne pas être restée chez moi.

Au défi !

Hélène:
[17:59] Un petit défi pour se mettre à l'épreuve dans différentes situations. Parce qu'on a dit qu'on aimait être seul, mais que le contact humain est quand même nécessaire et que parfois, finalement, un peu de compagnie, même si ce n'est pas la meilleure compagnie, c'est parfois un petit peu mieux que d'être seul. Donc, je vais te proposer des situations, des contextes, et tu vas me dire si tu préfères être seule ou à plusieurs.

Judith:
[18:26] Vas-y.

Hélène:
[18:29] Je vais essayer de te piéger un peu. Est-ce que tu préfères aller au restaurant seule ou à plusieurs ?

Judith:
[18:36] Ah là là ! Alors, je vais te dire quelque chose. Je pense que je préfère aller au restaurant à plusieurs uniquement par peur du regard des autres. Parce qu'en France, c'est vraiment mal vu d'aller au restaurant seul. Mais si ce n'était pas mal vu, clairement, j'irais au restaurant seule beaucoup plus souvent. D'ailleurs, je pense que je ne suis jamais allée dans un restaurant seule.

Hélène:
[18:56] Moi, je l'ai fait une fois parce que j'étais en voyage toute seule.

Judith:
[18:59] Un restaurant, un vrai restaurant ?

Hélène:
[19:01] Ouais, ouais.

Judith:
[19:01] Ok, pas une boulangerie ? Un restaurant ?

Hélène:
[19:05] Ouais.

Judith:
[19:06] Ah, waouh.

Hélène:
[19:08] Je pense un peu comme toi, mais en fait, moi seule, je ne vais pas au restaurant. Je n'ai pas du tout envie, ça ne m'intéresse pas du tout. En fait, je crois que je n'aime pas trop aller au restaurant.

Judith:
[19:17] Ça, c'est vraiment les gens qui cuisinent bien qui disent ça, c'est terrible.

Hélène:
[19:21] En fait, c'est vrai que souvent, quand je vais au restaurant, c'est pour faire plaisir aux autres. Parce que moi, honnêtement, je mange très bien chez moi. Ou alors, si vraiment il y a quelque chose que j'ai très envie de manger, habitant à Paris, il y a tout à proximité, je peux aller me l'acheter à emporter. Donc finalement, le restaurant, pour moi, c'est toujours beaucoup d'argent dépensé, de négociations, où est-ce qu'on va manger, à quelle heure, d'organisation, pour au final juste manger quelque chose qui est peut-être bon, mais qui n'est peut-être pas non plus quelque chose qui va changer ma vie.

Judith:
[19:57] Non, mais j'entends, j'entends. Moi, quand je vais au restaurant, je pense juste à la cuisine que je ne vais pas faire et à la vaisselle que je ne vais pas faire. Et ça, pour moi, c'est les vacances.

Hélène:
[20:07] Non, mais c'est vrai. Honnêtement, ça, ça compte aussi. C'est vrai.

Judith:
[20:11] Mais oui, non, je comprends parfaitement. En plus, tu cuisines bien, tu as des goûts quand même assez marqués. Je comprends qu'effectivement, être tranquillement chez soi, se préparer ses bons petits plats, surtout quand on aime cuisiner, au moins, on est sûr de ne pas être déçu.

Hélène:
[20:23] C'est ça. Et puis, on peut faire des choses vraiment bonnes avec pas tant d'ingrédients que ça, finalement. Il suffit d'avoir les bons épices. C'est rare que je sois vraiment contente de ce que j'ai mangé au restaurant, en fait.

Judith:
[20:38] Non, mais j'entends, j'entends.

Hélène:
[20:40] Donc, je n'irais pas seule. Est-ce que tu préfères aller au cinéma seule ou à plusieurs ?

Judith:
[20:47] C'est sans aucune hésitation, bien sûr, aller au cinéma seule.

Hélène:
[20:53] Ah ouais ?

Judith:
[20:53] C'est extraordinaire. Je pense que je suis allée au cinéma seule, je ne sais pas, une vingtaine de fois. Mais c'était dans ma vie d'avant, vraiment, la vie avant le Covid, où j'allais au cinéma tout le temps et j'y allais tout le temps seule. Et je pouvais regarder ce que je voulais. Je pense que c'est une expérience magique. Surtout d'aller au cinéma en journée. Oui, parce que c'était quand j'étais en médecine que je n'allais pas en cours. Et donc à 11h je me pointais au cinéma, il n'y a personne, on a la salle pour soi et on peut se plonger complètement dans le film et c'est génial.

Hélène:
[21:27] Ah ouais. Je suis assez d'accord. J'ai pas été souvent au cinéma seule mais j'avoue que moi aussi dans ma vie d'avant, je l'ai fait, dans ma vie à Bordeaux, il y avait un cinéma près de chez moi qui coûtait 5 euros la place, j'avoue que j'y suis allée plusieurs fois toute seule et que c'était vraiment agréable. Mais aujourd'hui, au prix de la place, je pense que je n'irais pas toute seule parce que je me dirais que c'est... déjà même à deux, j'y vais très rarement, mais toute seule, je pense que je n'irai spas. À part si c'est vraiment un film où je sens que si je ne vais pas le voir, je vais vraiment, vraiment regretter. Mais des films comme ça, il n'y en a même pas un par an vraiment où je me dis ce film-là, j'ai vraiment, vraiment envie de le voir.

Judith:
[22:10] Oui.

Hélène:
[22:12] Ok, alors pour finir, ce qui était censé être le sujet de cet épisode, préfères-tu partir en vacances seule ou à plusieurs ?

Judith:
[22:20] Tu connais la réponse, bien sûr partir en vacances seule.

Hélène:
[22:24] Ouais, je comprends tout à fait.

Judith:
[22:26] Seule, tout est plus simple. J'ai quand même une personnalité assez réservée, assez timide. Et donc, par la force des choses, mes amis sont plutôt l'inverse. Je ne sais pas pourquoi, mais je pense que c'est comme ça. C'est comme ça que ça doit fonctionner. Et c'est vrai que quand je pars en vacances avec des amis, je suis souvent dans l'ombre des gens avec qui je suis, ce qui en soi me va, c'est pas grave parce que les gens font pas exprès d'être qui ils sont et je fais pas exprès d'être qui je suis, mais c'est vrai qu'au moins seule, je peux briller à ma manière.

Hélène:
[23:03] Franchement, je vois vraiment ce que tu dis, pour moi aussi c'est un peu ça, les fois où je suis partie en vacances toute seule j'ai eu vraiment l'impression de découvrir un peu qui j'étais. Et c'est assez impressionnant comme sentiment d'être libérée du jugement parce que même si c'est des personnes qu'on apprécie énormément, on a toujours un peu en tête des appréhensions ou des questions sur ce qu'ils vont penser, si on fait ça ou si on ne veut pas faire ça. Et en fait, être seule, ça libère de tellement de choses que t'as l'impression que toutes les possibilités existent. Et c'est assez incroyable comme sentiment.

Judith:
[23:35] On peut faire ce qu'on veut. Et quand on parle à des gens qu'on rencontre, du coup, on n'est pas la personne timide du groupe. On est juste soi-même. Les gens, ça leur plaît, ça ne leur plaît pas, ça, c'est un autre sujet. Mais c'est vrai que d'être la personne qui parle le moins fort ou d'être la personne la plus discrète d'un groupe, c'est quand même souvent un peu handicapant.

Hélène:
[23:56] Bon, je vois qu'on a été pas mal d'accord. Bon, pas très surprenant. Peut-être surprenant pour vous, les amis. Alors, dites-nous ce que vous en pensez et comment vous voyez les choses. Et bien sûr, on va passer à une section qu'on aime particulièrement.

Je râle, tu râles, tu râlons

Hélène:
[24:17] Il y a quelque chose qui revient quand même souvent, j'ai l'impression, quand on parle des choses qu'on aime faire seule, du temps qu'on passe seule. En tout cas, pour les personnes comme toi et moi, je pense qu'on a souvent l'impression que ce n'est pas assez. Non, pas toi ?

Judith:
[24:29] Non, du tout. (C'est vrai ?) Pas du tout.

Hélène:
[24:31] Tu trouves que tu as assez de temps toute seule ?

Judith:
[24:33] Ah, qu'on ne passe pas assez de temps seul ?

Hélène:
[24:35] Oui.

Judith:
[24:35] Ah, je n'avais pas compris. Pardon. C'est plus fort que moi, c'est instinctif. Je dis non à beaucoup, beaucoup de choses qu'on me propose. D'ailleurs, on m'en propose de moins en moins parce que souvent, je dis non, et ça me va très bien. Toi, tu trouves que tu ne passes pas assez de temps tout seule ?

Hélène:
[24:50] Moi, je trouve que ça va. Mais je me dis que si j'en avais plus, je serais aussi plutôt contente. Parce que comme toi, je dis non à beaucoup de choses. Et sans doute qu'on m'en propose moins aussi, c'est vrai. Et à chaque fois de dire non, mais c'est un tel plaisir. Si vous ne l'avez jamais fait, allez-y. C'est un bonheur.

Judith:
[25:07] J'avoue que c'est plus fort que moi, mais j'ai toujours beaucoup de culpabilité.

Hélène:
[25:11] En fait, moi, ça dépend. Vraiment, des fois, pour moi, c'est vraiment un plaisir. C'est peut-être méchant, mais c'est un plaisir de dire que je suis maîtresse de mon temps. Et si je n'ai pas envie de faire quelque chose, ne pas avoir envie, ça suffit pour ne pas le faire. C'est comme de se rendre compte qu'on a un pouvoir qu'on ne connaissait pas, en fait.

Judith:
[25:28] T'as raison.

Hélène:
[25:29] Moi, je n'ai plus trop de culpabilité, j'avoue. Avant, je pense que oui. Et puis, avec l'entraînement, finalement, de moins en moins.

Judith:
[25:37] Oui, c'est vrai. Moi, j'ai toujours peur de perdre des amis.

Hélène:
[25:40] Oui. En fait, ça dépend aussi. Je pense que tu as plus d'amis que moi. Et donc, c'est plus difficile aussi.

Judith:
[25:47] Honnêtement, j'en ai vraiment perdu beaucoup ces dernières années, surtout avec la grossesse, la maternité. Et je crois quand même que ceux qui restent, c'est ceux qui ont plus ou moins compris qui on était, qui ont compris qu'on n'allait pas changer, qu'ils n'allaient pas nous changer. Et qui acceptent que 9 fois sur 10, tu veux aller boire un verre ? Non ! Et ce n'est pas contre eux. Je trouve que ce n'est pas évident d'assumer qui on est et de ne pas vouloir être quelqu'un d'autre. Moi, parfois, je me mets à rêver d'être quelqu'un d'extraverti, qui adore sortir, qui adore voir des gens.

Hélène:
[26:20] Mais parce qu'aussi, c'est ce que la société nous montre comme étant la bonne chose à faire.

Judith:
[26:24] Oui, oui, c'est sûr.

Hélène:
[26:25] C'est ça qui est un peu plus valorisé dans la société, c'est d'être entouré, déjà. C'est hyper tabou, la solitude, quand même.

Judith:
[26:32] Oui, complètement.

Hélène:
[26:33] Que ce soit le fait d'être célibataire, le fait de ne pas avoir d'amis. Je vois de plus en plus sur les réseaux sociaux de gens qui parlent du fait qu'ils n'ont pas d'amis. Et j'ai l'impression que c'est quand même un énorme tabou.

Judith:
[26:44] Oui, alors je ne sais pas si on regarde le même contenu. Moi, j'ai vu quelques youtubeurs assez connus parler du fait qu'ils n'avaient pas d'amis. Et souvent, le message était qu'ils n'avaient pas d'amitié solide, mais qu'ils côtoyaient du monde régulièrement et qu'ils avaient plein de relations un peu superficielles avec plein de gens.

Hélène:
[27:01] Oui, ça ne veut pas dire qu'on est complètement seul. Mais c'est une forme de solitude, en fait.

Judith:
[27:05] Ah oui, oui, complètement.

Hélène:
[27:06] Et c'est une forme de solitude qui est beaucoup plus acceptée par la société qu'une forme de solitude qui serait « j'ai deux ou trois amis et c'est tout, et je passe la majorité de mon temps seule et c'est un choix ». J'ai l'impression que ça, c'est encore plus tabou, en fait, que de ne pas avoir d'amis proches, mais d'être entourée de personnes avec qui on partage des trucs, avec qui on peut rigoler, mais qui ne sont pas proches.

Judith:
[27:29] Non, tu as raison.

Hélène:
[27:30] J'ai l'impression que moi, quand je dis ça, ça met les gens un petit peu mal à l'aise. quand je leur dis « En fait, moi, j'ai trois amis. » Ça paraît fou parfois à des gens. Ils ont l'impression que je rigole quand je dis ça.

Judith:
[27:40] Oui, ça peut faire un peu pitié, ou se dire « Comment je vais l'aider ? »

Hélène:
[27:45] Oui, c'est ça. Alors qu'en fait, ça me va.

Judith:
[27:48] Oui, c'est un choix, clairement. Si tu voulais voir du monde, tu pourrais.

Hélène:
[27:52] Oui, c'est ça. Mais c'est tellement difficile, je trouve, de maintenir des amitiés qu'en avoir un nombre limité, c'est plus adapté à mon mode de vie, en tout cas.

Judith:
[28:02] Oui, c'est vrai.

Hélène:
[28:04] Bon, je ne sais pas si on a râlé.

Judith:
[28:07] Si, on a râlé.

Hélène:
[28:08] On a râlé quand même sur les gens qui jugent le fait qu'on ait peu d'amis ou qu'on aime passer du temps seul. Bon, c'est vrai que c'est toujours un peu bizarre d'entendre des jugements sur ça. Et en tout cas, si vous êtes seul et que ça vous va, tant mieux.

Judith:
[28:24] Bienvenue au club.

Hélène:
[28:25] C'est ça.

Les ondes joyeuses

Hélène:
[28:32] Pour finir en beauté, je me demandais si tu avais des souvenirs, parce que moi, j'en ai, de moments, vacances, sorties, que sais-je, passées seules et vraiment, tu t'es sentie bien.

Judith:
[28:47] C'est un peu ambivalent comme question, parce que ce qui me vient naturellement à l'esprit, c'est des choses que j'ai faites seules et des moments que j'ai passés seules, mais pendant lesquels j'ai pu rencontrer des gens que je n'aurais pas rencontrés si j'avais été en groupe. Donc, techniquement, je n'étais pas seule.

Hélène:
[29:02] Oui, mais c'était quelque chose que tu avais entrepris seule et c'est cette solitude qui t'a amenée à rencontrer des personnes.

Judith:
[29:09] Oui.

Hélène:
[29:10] C'était quoi, du coup ?

Judith:
[29:11] Je pense à la plupart des voyages que j'ai faits seule. Alors forcément, j'étais plus jeune et forcément, quand on est une jeune femme, on est beaucoup plus vulnérable, etc. Et il y a toujours un peu de séduction, certes. Mais il y a quand même des gens que j'ai rencontrés, et je pense à plusieurs personnes avec qui j'ai encore un contact dix ans après. Des personnes qui sont mariées, qui ont des enfants, mais avec qui j'ai toujours gardé contact et avec qui on garde un souvenir d'un moment spécial qu'on a pu passer parce qu'on était tous les deux seuls au même moment, au même endroit et qu'on a pu connecter. Et donc, c'est quand même chouette parce que je sais très bien que si j'avais été en groupe avec des amis à moi, ça ne serait jamais arrivé.

Hélène:
[29:54] Oui, c'est vrai. On ne rencontre pas du tout les mêmes personnes en étant seule qu'à plusieurs.

Judith:
[30:00] Et souvent, on rencontre des gens qui nous ressemblent. Toi, tu pensais à quoi ?

Hélène:
[30:04] Moi, j'ai passé deux semaines de vacances toute seule il y a cinq ans. Et c'était vraiment génial.

Judith:
[30:11] C'était où ?

Hélène:
[30:11] C'était à Berlin et à Francfort. Et en fait, finalement, j'avais passé la majorité de mon temps seule. J'avais rencontré un petit peu des personnes, mais majoritairement, j'étais quand même seule. Et je me souviens vraiment des moments où je passais la journée toute seule et c'était vraiment bien. Où j'allais où je voulais, si je voulais rester trois heures quelque part, je pouvais y rester trois heures, sans me justifier, sans négocier. Et si je voulais rien faire, je pouvais ne rien faire. Vraiment juste ce que je voulais, manger ce que je voulais. Pour moi, c'était vraiment une révélation d'être à ce point-là, en possession de mon temps et de mon énergie, c'était vraiment extraordinaire.

Judith:
[30:53] C'est génial.

Hélène:
[30:54] Franchement, c'était un des meilleurs voyages de ma vie et je suis vraiment contente de l'avoir fait parce que tout le monde n'a pas la chance de faire des expériences comme ça, donc je suis satisfaite de l'avoir fait.

Judith:
[31:03] Ça me rappelle quand j'étais enceinte. Je ne sais pas si tu te souviens, à un moment, ça n'allait vraiment pas. J'étais vraiment pas bien. J'étais triste, en plein dans la grossesse. Vraiment, les moments de la grossesse pas drôles. Et mon copain qui me dit, écoute, t'adores l'Allemagne, prends un billet de train et un hôtel pour la ville la plus proche accessible en train et vas-y, deux, trois jours. Et donc, je ne me souviens plus du nom de cette ville, mais c'est la plus proche, vraiment celle la plus...

Hélène:
[31:31] Karlsruhe.

Judith:
[31:32] Oui, exactement, à Karlsruhe. C'est, je crois, vraiment la ville avec le temps de trajet le plus court.

Hélène:
[31:37] Ouais, tout à fait.

Judith:
[31:39] Et souvent, en fait, on va à Karlsruhe pour faire un changement, pour aller autre part. Mais moi, je me suis arrêtée à Karlsruhe. Et j'ai pris donc l'hôtel le moins cher que j'ai trouvé, c'est-à-dire l'hôtel capsule. Vraiment, j'ai dormi dans une capsule. C'était une capsule avec un matelas et voilà. Et j'y ai passé comme ça trois jours où effectivement, je n'ai adressé la parole à personne. Personne ne m'a adressé la parole parce que je pense vraiment que je faisais peur. Et j'ai vagabondé dans la ville de magasin en magasin, de café en café, de parc en parc. Et j'ai mangé seule et j'ai tout fait toute seule. Et je crois que ça a été les trois meilleurs jours de ma grossesse.

Hélène:
[32:27] Mais tu n'étais pas seule en fait.

Judith:
[32:29] Oui, en plus, j'étais pas seule. Et c'était génial, quoi. C'était génial. Et puis, j'étais juste contente d'entendre des gens parler allemand autour de moi, ce qui me fascinera toujours autant, ma fascination pour l'allemand, et j'allais juste dans les magasins pour entendre parler les gens. Et j'étais contente et voilà.

Hélène:
[32:49] Très bien, écoute, ça me semble un bon épisode sur lequel terminer notre discussion du jour. (Oui complètement.) Bon les amis j'espère que ça vous a plu, restez avec nous si vous êtes membre pour écouter le bonus, sinon à très bientôt, et puis n'hésitez pas à nous envoyer des messages pour nous dire ce que vous pensez de cet épisode et de notre podcast.

Judith:
[33:15] Et on vous dit à la semaine prochaine.

Hélène:
[33:16] Salut, au revoir.

Support Easy French and get interactive transcripts, live vocabulary and bonus content for all our episodes: easyfrench.fm/membership